Aller au contenu Skip to footer

Une éducation en mal de financement

L’éducation publique a longtemps été l’un des piliers du rêve américain. C’est elle qui a permis aux États-Unis de devenir, au XXᵉ siècle, la première puissance économique mondiale. A l’heure où l’admnistration Trump est en train de liquider le ministère de l’Éducation, un rapport récent publié par l’Economic Policy Institute (U.S. Investment in Public Education is at Risk, août 2025) sonne l’alarme : les choix budgétaires et politiques de ces dernières décennies mettent en péril l’avenir des enfants américains – et donc celui du pays tout entier.

Le rapport analyse l’évolution du financement de l’éducation publique K–12 (maternelle à lycée) aux États-Unis, ses effets sur la réussite des élèves et les menaces actuelles qui pèsent sur ce système.

Les années 1970–1980 ont vu une hausse régulière de l’investissement public en éducation. Depuis les années 1990, et surtout après la Grande Récession de 2008, les dépenses stagnent ou reculent par rapport à la croissance économique. Le financement est insuffisant pour maintenir la qualité éducative, particulièrement dans les districts défavorisés.

En 2019, les districts à forte pauvreté dépensaient 4 000 $ de moins par élève que ce qui est nécessaire pour garantir une éducation adéquate, tandis que les districts aisés dépensaient 5 700 $ au-dessus de ce seuil. Le financement dépend encore trop des impôts fonciers locaux, ce qui creuse les inégalités.

Les États contrôlés par des trifectas républicains (gouverneur + chambres législatives) investissent moins. Depuis 2010, ces choix budgétaires austéritaires ont accentué les écarts.

Les recherches récentes démontrent qu’augmenter les dépenses par élève améliore significativement la réussite scolaire et les perspectives économiques futures, avec un impact particulièrement fort dans les districts pauvres. Chaque 1 000 $ supplémentaire par élève augmente les scores de tests d’environ 5 % d’un écart-type et la probabilité d’aller à l’université de 3 points.

La montée des programmes de bons scolaires (vouchers) et de crédits d’impôt pour l’école privée détourne des milliards de dollars des écoles publiques. Ces programmes ne montrent aucune preuve d’amélioration des résultats scolaires et aggravent les contraintes budgétaires.

L’administration Trump a accentué cette tendance en bloquant 6,2 milliards $ de fonds fédéraux et en soutenant massivement la privatisation.

Recevez les derniers articles directement dans votre boîte mail !

Un Jour en Amérique © 2025. Tous droits réservés. 
Consentement des cookies